Bollywood à l’honneur du spin-off de « Call My Agent »


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New Delhi (AFP) – Le réalisateur derrière un regard mordant sur l’industrie du divertissement en Inde dit que les transactions en coulisses et les personnalités audacieuses de Bollywood se sont avérées une riche cible pour la satire.

La dernière entreprise de Shaad Ali est une adaptation locale d’une série à succès Netflix qui suit quatre malchanceux agents de talent français alors qu’ils se disputent et dorlotent leurs clients célèbres.

« Call My Agent: Bollywood » échange Paris contre Mumbai, la ville portuaire tentaculaire qui abrite les maisons de production les plus lucratives d’Inde et ses mégastars les plus célèbres.

Ali’s est la troisième cure de jouvence du film primé aux Emmy « Dix Pour Cent » – un clin d’œil à la traditionnelle coupe de 10 % prise par les agents du secteur du cinéma – après des incarnations antérieures en Grande-Bretagne et en Turquie.

« C’était très facile pour moi d’être séduit par le spectacle », raconte-t-il à l’AFP, attribuant comme inspiration une carrière passée à observer le comportement des comédiens, de leur entourage et de ses confrères cinéastes.

Mais faire passer la série du scénario à l’écran a été difficile, l’épidémie de Covid de l’année dernière à Mumbai bouleversant le calendrier de production.

Un critique français a qualifié la version d’Ali de « catastrophe », tandis que les critiques indiens ont également rendu des verdicts hostiles.

Le réalisateur derrière le regard mordant sur l'industrie du divertissement en Inde dit que les transactions en coulisses et les personnalités audacieuses de Bollywood se sont avérées une riche cible pour la satire
Le réalisateur derrière le regard mordant sur l’industrie du divertissement en Inde dit que les transactions en coulisses et les personnalités audacieuses de Bollywood se sont avérées une riche cible pour la satire – Netflix/AFP

Mais Ali, qui avant cela était surtout connu pour ses drames romantiques mettant en vedette certains des hommes les plus reconnaissables de Bollywood, dit qu’il est resté « pacifiquement inconscient » de la mauvaise presse.

« Je n’arrête pas d’entendre des gens dire qu’il y a des réactions mitigées – certains l’aiment, d’autres l’ont détesté – ce que je préfère », dit-il.

« Je n’aime pas les réactions intermédiaires… c’est ça qui fait peur. »

Il n’a pas non plus hésité à se moquer des personnalités légères et parfois inconscientes que l’on trouve souvent dans les milieux de célébrités.

« Mon intention n’a jamais été mauvaise et je fais vraiment partie de (l’industrie), donc si je me moque, je suis inclus dans cela », dit-il.

« Toutes les célébrités qui sont apparues dans l’émission se sont beaucoup soutenues pour se moquer les unes des autres… c’était juste naturel. »

« Nous sommes égocentriques »

L’actrice principale Aahana Kumra incarne l’entêtée Amal, l’un des quatre managers de talents célèbres qui se battent pour maintenir en vie leur agence en difficulté après la mort soudaine de son fondateur.

Ali's est la troisième cure de jouvence pour le lauréat d'un Emmy Award "Dix pour cent" -- un clin d'œil à la traditionnelle réduction de 10 pour cent prise par les agents dans le secteur du cinéma
Ali’s est le troisième relooking du « Dix Pour Cent » primé aux Emmy Awards – un clin d’œil à la coupe traditionnelle de 10 pour cent prise par les agents du secteur du cinéma – Netflix/AFP

Poussée dans le rôle par son propre agent, Kumra est devenue une fan obsessionnelle de la série française originale, ce qui l’a même incitée à porter un regard critique sur sa propre industrie.

« Nous sommes égocentriques », dit-elle à l’AFP.

« C’est la nature du travail – nous sommes tellement sur nous-mêmes que nous oublions complètement qu’il existe un agent qui a sa propre vie. »

Une intrigue secondaire récurrente à travers « Call My Agent » est la relation d’Amal avec une autre femme, culminant dans un baiser à l’écran – une rareté dans le cinéma et la télévision indiens, où les mœurs dominantes réduisent au minimum les représentations d’intimité romantique.

Kumra pense que l’Inde s’oriente vers des représentations plus franches des relations homosexuelles et était indifférente à la perspective de critiques de la part du public.

– Netflix/AFP

« Pour moi, tout ce qui compte vraiment, c’est ce que mes parents pensent d’une certaine performance », dit-elle.

« C’est vraiment agréable d’entendre d’eux qu’ils étaient très heureux de le voir. »

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