Bercy précise son plan d’action pour la sortie de crise


Le ministre de l’Economie a présenté ce mardi matin le dispositif d’accompagnement des entreprises dans la sortie de crise. Parmi les nouvelles mesures annoncées, un nouveau fonds pour les entreprises intermédiaires qui ont besoin d’investir.

La relance est bien là. C’est le message martelé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, ce mardi lors d’une conférence de presse. Malgré les chiffres du PIB décevants au premier trimestre, le locataire de Bercy se veut confiant et décidé de maintenir les prévisions de croissance du gouvernement à 5% pour l’année 2021. « Nous retrouverons, au premier trimestre 2022, notre niveau d ‘ activité d’avant crise « a assuré Bruno Le Maire.

Pour y arriver, il faut donc soigner la sortie de crise en faisant du « sur-mesure » insiste le ministre. Il rappelle les difficultés de certains secteurs à trouver la main d’œuvre, comme dans la restauration où l’activité est bien repartie, mais aussi la situation d’autres entreprises qui, elles, peinent clairement à redémarrer. « Ces entreprises ont besoin de notre soutien » indique le ministre, rappelant les dernières annonces destinées à assurer le « quoi qu’il en coûte » présidentiel, tout en rappelant lors de l’observation aussi en marquer la sortie.

Détecter, orienter, accompagner

Enfin, l’État veut aider les entreprises qui ont désormais besoin de fonds propres pour répondre à une forte activité. C’est notamment l’intérêt des prêts participatifs que les assureurs ont déjà abondé à hauteur de 11 milliards d’euros. « Je vous annonce que les assureurs feront une deuxième levée de fonds dans le courant du mois de juin » pour garantir les 20 milliards d’euros promis pour ces prêts participatifs, souligne Bruno Le Maire.

Mais la conférence de presse concernait avant tout les entreprises « fragiles » mais toujours « viables économiquement. » En clair, des entreprises (5 à 8% des entreprises, selon la Banque de France) dont la dette a augmenté et dont la trésorerie a diminué au cours des derniers mois.

Pour les aider, Bercy veut les détecter, orienter et accompagner. « Pour la première fois, toutes les données les plus sensibles ne disposent pas de la direction générale des entreprises, la direction générale des finances publiques, les Urssaf, la Banque de France, seront collectées ensemble fusionnées et croisées pour nous permettre de repérer le plus tôt possible la situation des entreprises en difficulté »explique Bruno Le Maire. L’entreprise sera alors contactée, de façon confidentielle, pour trouver une solution.

Un numéro unique

Puis les entreprises doivent se rapprocher d’un guichet unique, via un numéro de téléphone national (0806 000 245). Et comme interlocuteur, l’État va désigner dans chaque département un conseiller départemental à la sortie de crise destiné à accueillir et conseiller les entreprises en situation de fragilité financière. Les partenaires financiers de l’entreprise, des experts-comptables aux greffiers des tribunaux de commerce, vont aussi renforcer leur engagement de prévention et de conseil auprès des entreprises fragiles.

Enfin, il s’agira de proposer la meilleure solution. Cela passe par la prolongation de la disponibilité des prêts garantis par l’État (PGE), par des prêts exceptionnels pour les petites entreprises mis en place depuis le début de la crise et prolongés en 2021 ou des plans d’achat de dettes. La nouveauté, c’est aussi la mise en place d’un fonds de transition de 3 milliards d’euros pour les entreprises de taille significative qui ont besoin de fonds propres. Enfin, les procédures de restructuration doivent être engagées au plus tôt pour éviter la faillite. Et espérer ainsi éviter cette vague de défaillances tant redoutée …

Thomas Leroy Journaliste BFM Business

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