Aux Pays-Bas, le premier ministre, Mark Rutte, échappe de justesse à une motion de défiance


Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a surmonté une motion de défiance, le 2 avril 2021.

Sera-t-il en mesure de l’ancienne coalition? Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a surmonté sur le fil, dans la nuit de jeudi 1euh à vendredi 2 avril, une motion de défiance au Parlement déposée par l’opposition, qui l’accusait d’avoir menti lors des négociations pour l’ancienne coalition.

«Je reste premier ministre. Je travaillerai dur pour regagner la confiance », a déclaré aux médias Mark Rutte, dont la formation, le Parti populaire pour la liberté et la démocratie libérale (ou VVD, pour Volkspartij voor Vrijheid en Democratie, en néerlandais) à la majorité lors des élections législatives du mois dernier.

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Il a reçu le soutien des deux principaux partisans membres de sa coalition précédente, le D66 (centre gauche) et le CDA (centre droit), tandis que tous les partis d’opposition ont voté contre lui. Cet épisode représente l’un des plus importants combats politiques de la longue carrière du dirigeant néerlandais, au pouvoir depuis 2010.

Un «premier ministre en Teflon»

Mark Rutte était accusé d’avoir secrètement discuté de la façon d’apaiser un membre très critique d’un autre parti pendant les négociations visant à une ancienne coalition gouvernementale. Le député en question, Pieter Omtzigt, un chrétien-démocrate, avait alerté sur le scandale dit «des allocations». Pendant des années, des milliers de parents avaient été accusés de délit de fraude aux allocations familiales. L’affaire avait poussé à la démission en janvier M. Rutte, qui gère les affaires courantes.

«Je n’ai pas menti», a assuré le premier ministre devant le Parlement avant la motion de défiance. «Je n’ai jamais trompé un collègue. Quelle en serait la raison? » La semaine dernière, un photographe avait pris une image des notes d’une négociatrice de la coalition quittant le Parlement. Le nom du député Omtzigt y apparaissait avec la mention «Poste ailleurs», ce que beaucoup interprète comme l’idée de lui donner un ministère pour le faire se tenir tranquille.

Le premier ministre avait alors déclaré à la presse qu’il n’avait pas discuté du sujet. Mais jeudi, il a dit s’être «Trompé dans [ses] des souvenirs « , lorsque des documents ont montré que le fait de nommer ministre M. Omtzigt avait bien été évoqué. Il avait ajouté «Regretter profondément» cet épisode.

Surnommé le «Premier ministre en Teflon» pour sa faculté à échapper aux scandales, Mark Rutte avait été salué pour sa gestion de la crise sanitaire. Mais cet épisode risque de remettre en cause sa capacité à former une coalition. Sigrid Kaag, chef de la deuxième formation politique la mieux représentée au Parlement, a déclaré qu’elle n’était pas certaine que sa formation soit disposée à rejoindre un nouveau gouvernement avec Mark Rutte à sa tête. «Si j’étais lui, je ne continuerais pas», at-elle déclaré. Former une coalition est un processus qui peut prendre des mois aux Pays-Bas.

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Le Monde avec AFP

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