Athlétisme. Malgré la Covid, le Caen AC garde la santé
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Par Nicolas Claich
Publié le
À l’heure où la majorité des sports sont à l’arrêt, en compétition ou à l’entraînement, en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, l’athlétisme s’en tire à bon compte, grâce à un protocole sanitaire strict. «Début mars, nous avons 850 licenciés, soit 15 de plus que l’an dernier à la fin de la saison», avance ainsi Loïc Revert, le président du Caen Athletic Club (Calvados). Et l’arrivée du printemps et l’approche de la saison estivale apportent traditionnellement quelques adhérents supplémentaires du côté du stade Hélitas.
Stages gratuits pendant les vacances
L’explication est évidemment à chercher du côté des spécificités de l’athlétisme, comparé aux sports collectifs comme le football ou le handball, ou aux sports en salle comme le judo. Cette année, le CAC a d’ailleurs enregistré l’arrivée d’enfants qui pratiquaient un autre sport auparavant. Loïc Revert convient:
Nous sommes un sport individuel, et sans contact. On a pu s’entraîner en extérieur durant tout l’hiver, que ce soit sur la piste ou hors stade. Mais ce n’est pas l’unique raison.
Le club du centre-ville de Caen a aussi bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille concernant les solutions mises en place pour compenser les effets du confinement, puis du couvre-feu. Pas seulement les séances en visio ou les challenges sur les réseaux sociaux. «En 2020, après le confinement, nous avons prolongé la saison jusqu’à fin juillet, et proposé des stages gratuits. Beaucoup de parents ont apprécié, et ça a renforcé le sentiment d’appartenance au club ». Ce dispositif a été reconduit lors des vacances de Noël et de février, suite à «l’absence de service du mois de novembre».
Des séances supplémentaires le midi ou le dimanche
Depuis l’instauration du couvre-feu, le staff s’est creusé les méninges pour caser tous les créneaux d’entraînement avant 18 h, là où la piste est occupée jusqu’à 20h en temps normal. Seuls les athlètes inscrits sur les listes ministérielles de haut niveau peuvent encore fréquenter la Halle aux Granges. «Il y a parfois embouteillage, sourit le président du CAC. D’autant qu’Hélitas est également ouvert au public. Cela nécessite une grande rigueur ». Pour caser tout le monde, il a fallu ajouter des créneaux d’entraînement le midi, le mercredi, le samedi, et même le dimanche! «Le plus compliqué, c’est pour les lycéens, qui ont un emploi du temps déjà chargé. Beaucoup ont décroché ».
Ces initiatives, rendues possibles par l’étendue de la mise à disposition des installations par la Ville et la mobilisation des encadrants (salariés et bénévoles), s’intègrent parfaitement dans la volonté politique du CAC:
Il y a une fibre sociale ancrée depuis plusieurs années. Nous voulons offrir un maximum de choses aux adhérents, sans les assommer financièrement. Une fois leur licence payée, ils n’ont plus rien à débourser de l’année. Tout est pris en charge, y compris les déplacements pour les compétitions.
Budget garanti
Financièrement non plus, les clubs d’athlé ne sont pas les plus à plaindre. Le budget de 240 000 euros n’a pas été trop impacté par la situation sanitaire. «Notre modèle économique n’est pas basé sur la billetterie, rappelle le président du club. Il y a un petit manque à gagner avec l’annulation des compétitions et l’interdiction ouverte la buvette, mais c’est tout ». Les cotisations et les subventions suffisent à financer les quatre salariés (2,5 équivalent temps plein).
«Il en va de la survie de notre sport»
Reste que, s’ils apprécient leur «privilège», les athlètes, dans les starting-blocks, commence à trouver le temps long… Le sentiment de frustration monte dans les couloirs de l’anneau de tartan, ne cache pas Loïc Revert. «Il faut que la saison estivale ait lieu. Il en va de la survie de notre sport. Les athlètes ont été assidus, dans le froid, la nuit – et je les félicite de leur gros moral – même quand il n’y avait pas de compétitions. Mais si leur vole une nouvelle saison, ça va être difficile de les garder… »
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