après la Métropole, le budget de la ville fait à son tour bondir l’opposition


Pour financer ses investissements, la majorité écologiste a choisi de recourir à un endettement, plus important, tout comme la métropole. Un choix qui fait craindre un dérapage financier à l’ancien maire Gérard Collomb.

Après la Métropole, au tour de la majorité écologiste de la ville de Lyon de dévoiler ses orientations budgétaires pour son mandat. Et de susciter l’inquiétude de l’opposition sur l’état des finances.

D’ici 2026, la municipalité prévoit ainsi un plan d’équipement de « 1,25 milliard d’euros », en augmentation « de 20% par rapport au mandat précédent », a annoncé jeudi en conseil municipal Audrey Hénocque, première adjointe en charge des Finances. Pour financer ses projets, la majorité a choisi, comme la métropole, augmenter en partie l’endettement de la collectivité.

Gérard Collomb craint « un surendettement »

La dette devrait ainsi passer à « 600 millions en fin de mandat » contre 400 millions actuellement. Mais « une dette maîtrisée n’est pas dangereuse », a rappelé la première adjointe qui pointe « un risque plus grave qu’un endettement de 10 ou 11 ans pour une ville de 500.000 habitants avec un bon potentiel fiscal (…) je veux parler du dérèglement climatique « .

Un argument insuffisant a estimé jeudi Gérard Collomb. « Lorsque vous avez un seul coup la création de 100 postes alors que sur tout le mandat précédent nous n’en avions créé que 83 en création nette, permettez-moi de vous dire que c’est une politique qui sort du raisonnable » , a taclé l’ancien maire de Lyon lors du conseil municipal puis sur Twitter.

« Chacun comprend bien qu’on va vers le surendettement », at-il poursuivi, inquiet des recettes à venir: « nous avons une crise du Covid extraordiniaire, l’Etat est absolument endetté et demain vous pourrez-être à nouveau des dotations financières en baisse « .

La majorité tacle la gestion de Gérard Collomb

Mais pour Audrey Hénocque, Gérard Collomb est en partie responsable de la situation. Si la majorité écologiste a hérité « d’une faible dette financière », elle se retrouve aujourd’hui à faire une croix sur de nouveaux équipements sportifs « car il faut déjà rénover tout ceux en mauvais état ».

« On aurait préféré commencer le mandat avec une dette un peu plus importante et un patrimoine dans un bon état pour pouvoir faire des choses nouvelles plutôt que rattraper tout ce qui n’a pas été fait », a remarqué l’élue.

La première adjointe s’en est aussi pris aux dépenses plus faible de l’ancienne majorité en raison d’un moindre investissement dans les services publics. « Ce n’est pas compliqué pour vous, car vous avez un modèle dans lequel, quand on doit mettre un enfant en crèche, on le met dans une crèche privée. Évidemment, moins on a de services publics, moins ça coûte cher ».

Cette première passe d’armes devrait se prolonger au cours des prochains conseils municipaux, notamment en mars où sera débattu le plan pluriannuel d’investissement.

Mélanie Ferreira avec Benjamin Rieth

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