Allemagne : le procès de l’ex-secrétaire du camp nazi redémarre | Nouvelles | DW


Un ancien secrétaire d’un camp de concentration de la Seconde Guerre mondiale a été jugé mardi en Allemagne après s’être enfui avant le début des premières procédures.

Irmgard F. est la première femme à être jugée pour crimes de guerre nazis depuis des décennies. Elle est soupçonnée d’être complice du meurtre de plus de 10 000 personnes entre juin 1943 et avril 1945.

Quelles sont les charges retenues contre Irmgard F. ?

Les procureurs soutiennent qu’en tant que secrétaire du commandant SS Paul Werner Hoppe, elle a dicté les ordres de l’officier au camp de concentration de Stutthof en Pologne occupée par les nazis.

Les nazis ont tué environ 65 000 personnes au camp de Stutthof près de Gdansk, dont « des prisonniers juifs, des partisans polonais et des prisonniers de guerre soviétiques russes », précise l’acte d’accusation.

L’accusée dit qu’elle ne sait rien des crimes commis dans le camp. Comme elle était adolescente au moment où son affaire est entendue par un tribunal pour mineurs.

« Assez en bonne santé pour fuir, assez en bonne santé pour aller en prison », a tweeté Efraim Zuroff, célèbre chasseur de nazis américano-israélien du Centre Simon Wiesenthal basé aux États-Unis.

Le tribunal de district d'Itzehoe, dans le nord de l'Allemagne, où un procès devait s'ouvrir le 30 septembre 2021 contre un ancien secrétaire de 96 ans du commandant SS du camp de concentration de Stutthof

Le tribunal régional d’Itzehoe où sera jugé l’homme de 96 ans

Un procès similaire pour un ancien collaborateur nazi de 100 ans se tient également en ce moment.

Comment a-t-elle effectué son évasion ?

Lorsqu’elle a reçu sa convocation au procès, la femme a écrit une lettre au tribunal régional d’Itzehoe disant qu’elle ne voulait pas comparaître en personne sur le banc des accusés.

Lorsque son appel a été ignoré, l’accusée a pris les choses en main.

Le premier jour de son procès, le 30 septembre, elle a quitté sa maison de retraite dans la ville de Quickborn et a pris le train pour Hambourg, à proximité, forçant les autorités à émettre un mandat d’arrêt à son encontre.

La police n’a réussi à l’arrêter que près de Hambourg, la gardant en prison pendant cinq jours.

Les autorités n’ont libéré le suspect que « sous condition de mesures de précaution », a déclaré la porte-parole du tribunal, Frederike Milhoffer.

Les médias ont suggéré qu’elle avait maintenant une étiquette électronique sur sa cheville pour s’assurer qu’elle ne s’enfuirait plus.

jc/rt (AFP, dpa)



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