Alexandre Iseli du Tipperary Dance International Festival choisit ses favoris


Alexandre Iseli est directeur artistique du Tipperary Dance International Festival, qui se déroule actuellement dans le comté. Chorégraphe ayant grandi en Suisse et formé comme biologiste et danseur, Alexandre vit en Irlande depuis de nombreuses années. En 2008, il fonde le festival avec son partenaire Jazmin Chiodi. Jusqu’au 16 octobre, le festival propose des représentations dans dix endroits à travers Co Tipperary. Voir www.tipperarydance.com

Meilleur livre récent que vous avez lu : Je reviens régulièrement aux livres de Jim Harrison. J’aime la simplicité, la fluidité, l’esprit sauvage, la spiritualité sans chichi et son ancrage dans la réalité qui nous entoure. Curieusement, mon livre de chevet a été White Jazz de James Ellroy. Une écriture elliptique fantastique et l’espoir constant de rédemption dans le noir.

Meilleur film récent : Les derniers films qui m’ont vraiment marqué sont Melancholia de Lars Von Triers et Pina Bausch de Wim Wenders.

Pina Bausch.
Pina Bausch.

Meilleure émission récente que vous ayez vue : Ce n’est pas récent, mais la pièce de théâtre de Simon McBurney, The Encounter, est celle qui m’a vraiment marqué. Jeu d’acteur fantastique, dramaturgie, utilisation du son, récit, déclenchement de l’imagination, et le tout avec un seul acteur sur scène.

Meilleur morceau de musique que vous avez écouté récemment (nouveau ou ancien) : Je suis surtout sensible à la voix. American VI de Johnny Cash : Ain’t No Grave me submerge. Je viens d’entendre 2+2=5 de Radiohead, j’aimerais pouvoir faire des morceaux de danse comme ils font de la musique. Poema de Francisco Canaro est un bijou.

Tout premier spectacle ou morceau de danse qui vous a vraiment ému : C’était un film documentaire sur le regretté chorégraphe Dominique Bagouet. J’ai découvert la dialectique entre profondeur et légèreté. J’ai vu la profondeur et la joie qui existent dans la simple création d’un mouvement pour décrire les subtilités de se sentir vivant.

Le meilleur morceau/spectacle de danse que vous ayez jamais vu (si vous deviez en choisir un !) : Je pense que Set and Reset de Trisha Brown était la pièce la plus littéralement exaltante que j’aie vue.

Parlez-nous de votre visionnage de la télévision : Je regarde rarement la télévision et si je le fais, je regarde les compétitions de ski ou les informations. Je regarde parfois la chaîne publique franco-allemande Arte.

Écoute radio et/ou podcasts : Il y a un podcast sur une chaîne française de Guillaume Meurice, qui interviewe des gens sur des sujets brûlants comme la race, l’immigration, etc. Il expose la méchanceté, le racisme et l’étroitesse d’esprit dans les réactions de certaines personnes. Il est très spirituel, ne laisse rien passer entre les mailles du filet, très frontal. Il offre un véritable avertissement contre l’autosatisfaction et le droit.

Vous organisez le festival de danse de vos rêves – quels sont les trois artistes à l’affiche ? Marlene Monteiro Freitas, sans aucun doute. Elle est originaire du Cap-Vert et basée au Portugal. Nous avons programmé la chorégraphe allemande Alexandra Waierstall au Tipperary Dance Festival, et j’aimerais l’inviter à nouveau. Ce serait fantastique si les Irlandais et Tipperary pouvaient voir le travail d’Ayelen Parolin, une chorégraphe argentine basée à Bruxelles. Nous avons eu le plaisir de partager des moments créatifs avec elle en 2015. Elle est vraiment audacieuse et toujours pertinente.

Une photo d'archive de Jazmin Chiodi et Alexandre Iseli dansant ensemble.
Une photo d’archive de Jazmin Chiodi et Alexandre Iseli dansant ensemble.

Votre meilleure/plus célèbre rencontre avec des célébrités : Je ne connais rien aux célébrités. Lorsque je travaillais au Centre chorégraphique national de La Rochelle en France, nous avons passé une semaine à l’extérieur à travailler avec le Land Artist Andy Goldsworthy. Il est l’un des principaux artistes du Land Art, mais je ne suis pas sûr que cela corresponde à la description actuelle de la célébrité. J’ai adoré son travail, non seulement ses pièces, mais pourquoi et comment il travaille.

Vous pouvez vous reporter à n’importe quel événement culturel ou époque musicale – où, quand et pourquoi ? Peut-être Woodstock, pour partager ce moment de l’histoire où les gens et les artistes se sont réunis pour défier l’establishment. De nombreux artistes luttent désormais pour être libres et exprimer simplement leur propre vision. Pas comment ils se voient, mais comment ils lisent le monde. Tout semble désormais être géré par le contexte, la politique et la renommée. L’énorme succès historique de Woodstock reposait sur un vaste échec organisationnel, quelle leçon ! Au Tipperary Dance International Festival, nous essayons de créer un contexte qui laisse de la place aux artistes, à leur voix réelle.

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