Affaire Arneton: une prévenue sous influence?


Premier jour d’audience dans l’affaire Omer Arneton, retrouvé mort à son domicile de Matoury, il y a trois ans. Plusieurs témoins ont présenté l’unique femme impliquée comme «tranquille et correcte, mais peut-être un peu voleuse. »

Dans la salle d’audience, entre le banc de l’avocat des parties civiles, Me Alex Leblanc, et les six enfants de la victime, un grand portrait d’Omer Arneton, mort dans la nuit du 17 au 18 juin 2018, dans le quartier de la Concorde, à Matoury, après avoir subi de nombreuses violences (lire nos précédentes éditions).

Face au portrait, qu’ils évitent soigneusement de regarder, deux des mis en cause: Daïana Ramos Rodriguez et Domingo Carvalho Esquerdo, tous deux d’origine brésilienne et qui ont à répondre devant la cour d’assises de «vol avec violence ayant déclaré la mort. »

Deux dans le box, mais quatre utilisés en réalité dans cette sordide affaire: les deux autres, également d’origine brésilienne, sont vraisemblablement réfugiés dans leur pays d’origine, mais font toujours l’objet de recherches (1).

Cette première journée d’audience, présidée par Emmanuelle Wattraint, a vu le traditionnel défilé des témoins. Deux d’entre eux, proches voisins de la victime, confirment avoir vu le soir des faits une voiture utilitaire blanche stationnée à proximité des lieux, un véhicule similaire à celui que posséderait l’un des prévenus, selon le témoignage d’un troisième témoin . Problème, ce prévenu-là est l’un des deux hommes en fuite.

Puis les débats se sont orientés vers la personnalité de Daïana, avec l’audition d’une proche de la prévenue. «C’était ma soeur de coeur, dira cette jeune femme, c’est quelqu’un qui m’a toujours aidé. Je n’ai pas cru, quand l’affaire a été connue, qu’elle y était impliquée de quelque manière que ce soit. »« Et maintenant? »Demande la présidente. Hésitation de la jeune femme, qui préfère évoquer les cas des deux autres hommes utilisés, «des gens violents, pas bien dans leurs têtes, avec de gros problèmes d’alcool et de drogue. Moi, je crois que Daïana avait surtout peur. »

Changement de ton avec l’audition d’un quatrième témoin, qui a bien connu, à la fois la victime, Omer Arneton, et Daïana. «Pour moi, elle était tranquille, correcte, calme. Peut-être un peu voleuse, quand même: je crois qu’elle me dérobait de temps en temps des petites sommes d’argent. »Question de la présidente:« et ça ne vous faisait rien? »Réponse du témoin:« moi, je crois qu’elle était surtout sous l’influence de bandits. »

Les deux suspects ont été identifiés grâce aux empreintes qu’ils ont laissées sur des objets au domicile d’Omer Arneton et sur les liens avec qu’ils l’ont ligoté (photo d’archives) –

Les avocats de la défense sont Me Sonia Palou, pour Daïana Ramos Rodriguez, et Me Nicolas Bonfait, pour Domingo Carvalho Esquerdo. L’avocat général est Olivier Collonniers. Demain, second jour d’audience, avec l’audition des experts et les enquêtes de personnalités.

(1): dans le cas où ils seraient retrouvés et appréhendés, ils ne pourraient être jugés devant une juridiction française, le Brésil n’extradant pas ses ressortissants.



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