Actualité Météo : Après la goutte froide, « l’Oméga » : ce phénomène qui explique la météo des prochains jours – METEO CONSULT – Prévisions METEO DETAILLEES à 15 jours


La configuration météorologique actuelle sera bloquée sur l’Europe jusqu’à la fin août, voire possiblement jusqu’à la semaine de la rentrée scolaire. Cette situation apportera un mauvais temps durable sur les pays de l’Europe centrale, tandis que la météo sera plus clémente sur l’Europe de l’Ouest, donc la France, malgré les nuances de gris et de températures. Explication sur les causes et les conséquences de cette évolution, et surtout sur le type de temps auquel on doit s’attendre sur notre pays.

La météo s’annonce assez clémente sur la France pour au moins 8 jours, pour le plus grand plaisir des vacanciers de cette fin août. Cela dit, on observera des nuances locales de gris au nord-est tandis que des orages éclatent en montagne, notamment sur les Alpes du sud. Les températures seront parfois inférieures aux moyennes de saison au nord de la Loire, mais bien estivales au sud du pays.

Un blocage météo en « oméga »

La situation à laquelle nous assistons cette semaine est appelée, en langage météorologique, un « blocage en Oméga », de la lettre grecque qui ressemble au méandre effectué par le jet Stream en altitude. En effet, le jet Stream conditionne la circulation atmosphérique en pilotant les masses d’air, les dépressions et les anticyclones, dans un mouvement généralement fluide et linéaire. Cependant, il arrive que le jet stream ralentisse, formant des méandres à l’image d’une rivière dont le débit est faible. Ces méandres peuvent se bloquer, comme actuellement, figeant les conditions météorologiques.

Des conséquences parfois extrêmes

Il faut savoir qu’un blocage anticyclonique en « oméga » bloque aussi tout ce qu’il y a autour, comme les dépressions environnantes. Ces blocages peuvent entraîner des phénomènes météorologiques extrêmes lorsqu’ils produisent, en fonction des régions concernées, car ils sont durables. Cet été, nous avons assisté à plusieurs blocages différents, lourds de conséquence. Ce phénomène s’était produit fin juin et début juillet sur l’ouest du Canada : une masse d’air chaud s’était retrouvée scotchée durablement. Toujours en juin, un autre blocage s’était produit sur l’Europe de l’Ouest, emprisonnant une goutte froide sur les pays du Benelux et l’Allemagne, entraînant des inondations exceptionnelles sur ces régions. Cela s’était aussi produit en août en Méditerranée, entraînant le « dôme de chaleur » dont nous avions parlé.

Que va-t-il se passer en Europe ces prochains jours ?

À ce jour, le blocage anticyclonique en Oméga se fixe sur les îles britanniques. Il fait remonter de l’air chaud vers l’Islande, où il fera plus chaud qu’au nord-est de la France, autour de 25 °C pendant quelques jours. Dans le même temps, de l’air très frais redescend de Scandinavie sur l’Europe Centrale et le Benelux. Sur l’Europe centrale, cet air frais va provoquer le creusement d’une dépression, appelé « goutte froide », avec des pluies orageuses en prévision (Allemagne, Pologne). La France, étant situé sous l’influence de l’anticyclone, bénéficie plutôt d’un temps calme et généralement beau, avec un contraste de température entre le nord-est, frais pour la saison et le sud, soumis à des températures estivales. Hormis un temps généralement sec, ce blocage n’aura pas de conséquence directe sur notre paiement.

Que se serait-il passé si le blocage était différent ?

Il est intéressant de constater que ce type de blocage a été produit de 20 à 30 % du temps, ce qui reste donc peu fréquent. Mais quand cela se produit, les conséquences peuvent être préjudiciables. Ainsi, à l’image de la canicule qui s’est produite en juin en Colombie-Britannique, la grande canicule européenne et française d’août 2003 avait pour origine ce type de configuration. L’Oméga était situé plutôt sur l’Europe centrale, faisant remonter l’air chaud sur la France, avec, à la clef, une canicule historique de plus de 10 jours d’affilée.

Si cette configuration est peu fréquente en été, elle est plus récurrente en septembre et octobre, ce qui entraîne du beau temps durable sur la France avec le sentiment d’une « belle arrière-saison ». Cependant, cela provoque la remontée d’air humide méditerranéen au sud-est de notre pays, générateur d’épisodes cévenols. Lorsque ce type de blocage se produit en hiver, il est responsable d’un temps sec avec de nombreux brouillards et nuages ​​bas en plaine, tandis qu’il fait beau et doux en montagne. Dans ce cas, il n’y a pas de chute de neige, au grand désespoir des stations de sports d’hiver. Enfin, lorsque le blocage se situe, en hiver, du côté de la mer du Nord ou de la Scandinavie, comme actuellement, il est responsable des grandes vagues de froid descendant de l’arctique, comme lors des grands hivers du 20ᵉ siècle.

On le voit, ces situations de blocage s’accompagnent toujours de conséquences numériques notables et dénotent d’une faiblesse momentanée du jet stream. Si, ces dernières années, ces configurations sont produites à répétition, rien n’indique qu’elles devraient en lien avec le réchauffement climatique contemporain, comme l’indique Robert Vautard, chercheur au Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement (LSCE), dans cette entretien.

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