L’hiver qui vient… – Editorial – Actualité


Ukraine, Kosovo, Taïwan,… Les zones de tensions se multiplient dans un monde qui supporte de moins en moins la tutelle américaine. Un contexte international explosif qui s’accompagne de toujours plus de fractures en France : pauvreté, insécurité, perte de sens… Profitons du calme de l’été pour méditer sur notre temps et prendre le recul nécessaire pour comprendre notre place dans l’ epoque.

Un monde multiconflictuel

L’actualité internationale est morose. Depuis une décennie, les « dangers » iraniens et nord-coréens sont agités par les grands de ce monde pour justifier ici et là le réarmement ou des alliances contre-nature toujours dans la poursuite de « l’agenda de Washington ». Si l’on fait les comptes, on s’aperçoit que la Corée du nord n’a accordé aucun tort à nos intérêts (ni même à ceux des États-Unis) ; quant à l’Iran, si son influence peut être critiquée en Irak et au Liban, le pays aura surtout marqué la décennie vendue en étant en première ligne contre l’Etat Islamique. Finalement, les confits qui secouent et qui pensaient de secouer notre temps ne sont pas certains qui semblaient s’annoncer. Personne ou presque n’envisageait une invasion russe en Ukraine il y a cinq mois et Taïwan semblait être à l’abri sous la protection de son mentor américain. L’affaire du territoire du Kosovo, pays fantoche créé par les forces atlantistes, semblait entérinée. Aujourd’hui, les reprises de tension à la frontière kosovare (avec la Serbie) montrent que les Serbes n’oublient pas leur province du Kosovo et ne renoncent pas à récupérer ce territoire, berceau de leur histoire.

Partout dans le monde des zones de guerres présentées, généralement là où on ne les attendait pas.

Aujourd’hui la Serbie, demain la Seine-Saint-Denis ?

Ce contexte international a le mérite de nous montrer qu’il n’y a pas de fatalité. La Pax Americana prendra fin un jour et dans les relations internationales comme dans le destin des Hommes, rien n’est jamais acquis. Aujourd’hui les lignes bougent en Asie en Europe de l’Est et dans les Balkans, les jeux d’influence se renversent en Afrique mais la France (et plus largement l’Europe occidentale) semblent perdus dans une dormition fatale.

Chez nous, la menace de l’explosion des banlieues demeure toujours présente, et à plus forte raison avec la crise énergétique en cours et les conséquences sociales qu’elle porte en elle. La perte de sens de nos contemporains fait le lit des cultes du bien-être, du consumérisme ou même parfois de religions étrangères. Les dépenses sans limites de l’État pour colmater les trous subissent par le blocage de l’économie avec la crise sanitaire puis pour compenser les conséquences des sanctions russes laissent aussi entrevoir des lendemains de dettes qu’il faudra payer.

Autant d’indicateurs (sociaux, sécuritaires, identitaires) qui doivent nous rappeler que l’effondrement d’un État ou sa partition n’arrive pas qu’à l’étranger. Le processus de déclin dans lequel s’inscrit notre pays depuis plusieurs décennies peut mener à de telles indications mais peut aussi être l’occasion d’un réveil. Une renaissance qui est l’affaire de tous, à tous les niveaux : le renouveau de l’ensemble passe par nos initiatives multiples par la capacité de chacun à travailler, à cultiver le beau et le bon. Retraités, jeunes, actifs, tous, nous sommes appelés à repenser nos manières d’agir et notre regard sur le monde et sur notre monde. Quelle meilleure période que l’été pour profiter d’un peu de calme et de repos, pour méditer et pratiquer l’introspection ?



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