Lettre : Le plan d’infrastructure induit une impression de déjà-vu


Mises à jour de la lettre

L’histoire est-elle sur le point de se répéter avec les récents appels du Premier ministre et de la chancelière britanniques à financer des projets d’infrastructure (Rapport, 10 août) ?

Cela me rappelle le protocole d’accord de 20 milliards de livres sterling entre l’ancien chancelier George Osborne et la National Association of Pension Funds and Pension Protection Fund en 2011.

Cela a abouti à la Pensions Infrastructure Platform, qui a levé moins de 2 milliards de livres sterling, soit une somme inférieure au dixième de l’objectif d’Osborne et un peu plus qu’une erreur d’arrondi dans le coût de la ligne ferroviaire à grande vitesse HS2.

Il n’est pas surprenant que, compte tenu de son énorme poudre sèche, l’industrie du capital-investissement soit enthousiasmée par la dernière initiative des occupants des numéros 10 et 11 Downing Street (« Les fonds d’infrastructure amasse 300 milliards de dollars de trésor de guerre », Rapport, 16 août) .

Les administrateurs des fonds de pension britanniques ont raison d’être prudents. Malgré le message constant du sell side de « revenus et rendement stables », investir dans les infrastructures, en particulier les projets greenfield, n’est pas un pari sûr. Le Royaume-Uni à lui seul compte de multiples hurleurs du secteur des transports sur lesquels les investisseurs ont perdu leur chemise. Par exemple, le tunnel sous la Manche, l’autoroute à péage M6 et le National Air Traffic Service. Allez demander aux compagnies ferroviaires ou à l’aéroport d’Heathrow ou à Transport for London.

Sir John Kay, l’économiste qui a dirigé l’examen indépendant de 2012 sur les mesures de réforme du marché boursier britannique, doit être félicité pour avoir remis en question la pertinence des régimes de retraite par rapport aux besoins de projets majeurs, tels que HS2 et la facilité Hinkley Point. Les 100 milliards de livres sterling représentent environ 10 pour cent des actifs de retraite totaux actuels du Royaume-Uni et ne paieront même pas le coût sans cesse croissant de HS2 (actuellement 106 milliards de livres sterling).

Le Royaume-Uni est en train de passer d’un régime à prestations définies à un régime à cotisations définies. Ces derniers ont encore moins la capacité d’investir dans des actifs illiquides et d’assumer le risque de liquidité qui en découle. Les petits investisseurs en retraite n’ont qu’à examiner les multiples blocages des fonds immobiliers et les problèmes causés. Nos petits régimes de retraite autogérés (SSAS) n’investissent que 1 pour cent de leurs actifs dans les infrastructures par le biais d’une fiducie d’investissement.

Kay a dit à juste titre que plus de détails étaient nécessaires. Si ce temps doit être différent, le Premier ministre et le chancelier devraient au minimum préciser qui prendra les risques de coûts et de revenus, le mécanisme de paiement des projets et le pipeline de projets à financer.

Dr Henri Chua
Responsable des transports PPP, IM Technologies, Londres N19, Royaume-Uni

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