370 000 enfants déplacés en République centrafricaine; plus haut niveau depuis 2014 |


Au moins 168 000 enfants ont été contraints de fuir leurs foyers à la suite de violences et d’insécurité généralisées à l’approche des élections générales de décembre dernier et au cours de celles-ci.

Environ 70 000 d’entre eux n’ont pas pu rentrer. Cela porte le total à 370 000 enfants déplacés à travers le pays. Les enfants déplacés risquent d’être exposés à la violence sexuelle et physique, au recrutement dans les forces et groupes armés, à l’augmentation des taux de malnutrition et à un accès limité aux services essentiels.

Recrutement par les forces armées

Le recrutement et l’utilisation d’enfants par les forces et groupes armés restent la violation grave des droits de l’enfant la plus fréquente en RCA, représentant 584 sur un total de 792 cas de violations graves confirmées documentées en 2020.

Le représentant de l’UNICEF en RCA, Fran Equiza, a déclaré mardi aux journalistes à Genève qu’au cours des trois derniers mois de 2020 seulement, l’ONU a constaté des violations plus graves que pendant tout le premier semestre de la même année – 415 incidents touchant 353 enfants ont été commis comparés à 384 incidents impliquant 284 enfants.

<< En juin 2020, le gouvernement de la République centrafricaine a adopté un code national de protection de l'enfance qui, pour la première fois, interdit explicitement le recrutement et l'utilisation d'enfants par des groupes et forces armés, et déclare clairement que les enfants anciennement associés à des groupes armés ne doivent pas être traités comme des adultes », a-t-il déclaré.

Mais l’UNICEF a reçu des rapports non vérifiés indiquant que le recrutement et l’utilisation d’enfants se sont poursuivis au cours des quatre premiers mois de 2021.

Services de santé

Bien que la RCA enregistre généralement un nombre relativement faible de cas de COVID-19, l’épidémie a eu un impact sévère, notamment une baisse significative des taux globaux de vaccination et la fermeture et l’interruption des services pour les enfants déplacés de force et les victimes de violence.

Les incidents de violence sexiste contre les enfants ont augmenté au plus fort de la première vague de la pandémie et pendant les fermetures d’écoles.

La récente escalade de la violence a contraint des écoles à être fermées, occupées ou endommagées dans 11 des 16 préfectures du pays. «Une école sur quatre n’est pas fonctionnelle à cause des combats et la moitié des enfants du pays ne sont pas scolarisés à cause du conflit», a déclaré M. Equiza.

Nutrition

Au moins 24 000 enfants de moins de cinq ans, répartis dans 14 des 35 districts sanitaires de la République centrafricaine, sont exposés au risque de malnutrition aiguë sévère à la suite de la récente flambée de violence à travers le pays.

Sur ces 14 districts, six n’ont actuellement aucune ressource ou capacité pour répondre aux besoins aigus des enfants. Cette année, au moins 62000 enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère, soit une augmentation de 25% par rapport à 2020.

Accès humanitaire

L’accès humanitaire reste une préoccupation majeure, avec 115 incidents contre des travailleurs humanitaires enregistrés par OCHA en janvier et février 2021, contre 46 sur la même période en 2020.

Cela a contribué à la suspension ou à la réduction de la présence humanitaire dans la plupart des zones touchées. « La RCA reste l’un des pays les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires », a déclaré M. Equiza.

Les approvisionnements alimentaires limités sur le marché local et le mauvais état des routes sont également des défis importants en ce qui concerne la disponibilité et le déploiement rapides des approvisionnements.

La réponse de l’UNICEF

L’UNICEF a continué de renforcer ses activités de protection de l’enfance dans tout le pays. Cela comprend le déploiement d’équipes mobiles de protection de l’enfance qui peuvent atteindre les enfants vulnérables, y compris ceux situés dans des zones reculées.

L’UNICEF et ses partenaires s’emploient également à offrir aux enfants des activités de santé mentale et psychosociales par le biais d’espaces adaptés aux enfants et d’autres interventions communautaires.

«Dans le cadre du processus de réintégration à plus long terme dans leurs familles et dans leurs communautés, les enfants anciennement associés aux forces et groupes armés bénéficient de programmes spécialisés qui leur permettent de retourner à l’école ou de recevoir une formation professionnelle», a déclaré M. Equiza .

Cependant, « environ un enfant sur cinq n’a pas encore été inscrit dans des programmes de réintégration, principalement en raison de contraintes financières », a-t-il ajouté. En 2021, l’organisation recherche 8,2 millions de dollars pour intensifier ses activités en faveur des enfants et des femmes touchés. par la violence, l’exploitation et les abus.

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